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Recrudescence des accidents/ Abdoulaye Sylla président FENSCI accuse :‘’ De l’Etat aux chauffeurs, tout le monde est responsable’’

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Le constat est sans ambages. Le mois d’avril aura été sombre pour toute la Côte d’Ivoire. Le pays a en effet été plongé dans une sombre série d’accidents endeuillant de nombreuses familles. Sur l’ensemble du territoire, c’est la tristesse et la désolation. Mais s’agissant des causes de ce fléau, chacun y va de son commentaire. Ainsi, sous le choc, Abdoulaye Sylla, président de la Fédération nationale des syndicats chauffeurs de Côte d’Ivoire (FENSCI), est monté au créneau le 26 avril pour exprimer son indignation. « (…) Au nom de mon organisation professionnelle la FENSCI, je présente mes condoléances les plus attristées à toute la nation Ivoirienne, à toutes les familles des victimes et mes prompts rétablissements à tous les blessés », a-t-il d’emblée commencé par dire. Avant de s’attaquer au fond du problème. Selon le responsable de la FENSCI, ces multiples accidents s’originent dans des facteurs purement humains. Il a notamment égrené : La responsabilité étatique, celle des propriétaires des véhicules, des chauffeurs, des responsables d’organisations professionnelles, et enfin la responsabilité des hommes politiques. S’agissant du premier point, Abdoulaye Sylla explique que le permis de conduire se marchande aujourd’hui au nez et à la barbe du ministère des Transports. « (…) Dans les années 80, le permis s’obtenait en 1 an par exemple. Mais aujourd’hui, en deux ou trois semaines, tu as déjà un permis. Souvent même, sans rien apprendre dans une auto-école. Les examens étaient de vrais examens ou il fallait assimiler ou réciter 80% du code de la route. Tel n’est plus le cas », martèle Abdoulaye Sylla. Quant à la responsabilité des propriétaires de véhicules, il leur reproche les salaires de misère qu’ils proposent aux chauffeurs. Pas de déclaration à la CNPS, ni d’autres avantages sociaux. S’agissant des chauffeurs, il décline leur responsabilité dans les excès de vitesse, la consommation d’alcool frelaté, des incivismes notoires, le manque de formation, l’acquisition des permis dans des conditions douteuses, le manque de recyclage de ceux qui détiennent déjà ce document administratif depuis belle lurette, alors que les choses sont évolutives. Quant à la responsabilité des organisations professionnelles, il s’est insurgé contre le fait que toutes les autres structures soient écartées au seul profit du Haut Conseil. Il a enfin accusé les hommes politiques, notamment les maires et les députés à travers les permis de promotion qu’ils offrent souvent à leur jeunesse.