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Dans le cadre de la semaine climatique, à l’occasion du forum mondial social, le Comité de Veille et de Sensibilisation pour la Promotion des Energies Renouvelables (CVSPER) et l’Association pour le Développement Durable (ADD) ont organisé les 28 et 29 janvier 2021, un atelier d’information sur la problématique des énergies renouvelables dans la ville de San-Pedro.
A travers cet atelier, qui s’est tenu à la salle de conférence du district sanitaire, les leaders de jeunesses autochtones et les correspondants de presse ont été informés et instruits sur la nécessité de recourir aux énergies renouvelables et de proscrire les énergies fossiles.
Pour Nahounou Daléba, géo-économiste de la section ivoirienne de Jeune Volontaires pour l’Environnement (JVE), la Côte d’ivoire veut nécessairement être un HUB énergétique de l’Afrique de l’ouest, mais ce noble besoin peut se réaliser sans polluer.
En effet, le 7 décembre 2016, le gouvernement ivoirien a annoncé la construction de deux centrales thermiques à charbon dans la ville de San-Pedro qui devraient être livrées en 2020 pour la première et la seconde en 2021.
Chacune, d’une capacité de production de 350 Mw, le projet fait l’objet, depuis quatre ans, d’un mouvement de protestation mené par le CVSPER, qui craint son impact sur l’environnement.
L’argument d’une centrale thermique supercritique au «charbon propre » est souvent avancé pour défendre le projet. Pour Nahounou Daléba, cet argument n’est qu’un mirage.
«Nous sommes allés au Sénégal. Là-bas, une déclaration a été faite sur la base d’éléments scientifiques concernant cette centrale supercritique qui n’existe nulle part », a-t-il indiqué, tout en s’interrogeant pourquoi, la Côte d’ivoire veut ouvrir des centrales thermiques à charbon alors que les pays européens, qui sont des modèles de développement, abandonnent des centrales thermiques à charbon.
« Ce n’est même pas dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire de construire une centrale à charbon, sinon dans l’intérêt unique de certains opérateurs économiques qui aujourd’hui portent le projet dans notre pays », a fustigé Nahounou Daléba.
Comme alternative, l’environnementaliste propose à l’Etat ivoirien de mettre en exécution le plan de construction des barrages hydroélectriques, de promouvoir d’avantage l’énergie solaire et éolienne qui manquent de promotion en la Côte d’Ivoire.
«La réalisation de la centrale thermique à charbon fait 1000 milliards alors qu’un barrage comme celui de Soubré fait 333 milliards. Donc, on pourra fait trois barrages en lieu et place d’une centrale à charbon qui va polluer l’atmosphère. Sans oublier que la Côte d’Ivoire est dépourvue de ressources en charbon, la centrale thermique à charbon de San-Pedro fonctionnera donc grâce à du charbon importé d’Afrique du sud. Un choix qui pose question en matière d’écologie, d’économie, mais également en termes de droits fondamentaux », a indiqué le géo-économiste.
Premières organisations à tirer la sonnette d’alarme, dès les prémisses de ce projet, le CVSPER et l’ADD par le biais de projection de vidéos organisées à chaque fois, parvient plus ou moins à mobiliser l’ensemble de la population.
Le mouvement de protestation prend peu à peu de l‘ampleur dans la localité de San-Pedro. CVSPER, depuis toutes ces années mène aussi des actions juridiques, exploite notamment le système de sauvegarde des banques.
En effet, les banques sont obligées de réaliser des études d’impact et de ne pas financer de projets qui nuisent à l’environnement et aux populations.
Ces rencontres se sont soldées par une caravane de l’environnement le samedi 30 janvier 2021. Débuté au rond-point de la gare aux environs de 8 heures, cette caravane s’est vue interrompre par des autorités administratives de la ville après deux kilomètres de distance parcourue.
Thierry Lagognon