Une semaine après le début des opérations de démolition des sites jugés anarchiques dans le district d’Abidjan, nous nous sommes rendus à Bromakote, dans la commune d’Attécoubé.
A notre arrivée sur les lieux le vendredi 1er mars 2024, il y régnait un calme plat. Toutes les habitations situées dans cette zone à 100 mètres de part et d’autre de la voie, ont été complètement rasé par les bulldozers du district lors de leur passage. Des ouvriers se faufilent dans les décombres des maisons en forme de montagne, à la recherche d’objets. Quelques enfants s’amusent à monter sur les gravas qui jonchent le sol.
Non loin de la mosquée détruite, nous croisons Fatim Kanté, une jeune fille dont la maison familiale a été démolie. » Actuellement, nous sommes dispersés à travers la ville. Certains sont partis à Adjamé d’autres se sont dirigés à Abobo », confie-t-elle.
Comme les Kanté, de nombreuses familles sont déjà partis de Bromakoté. Mais, ce n’est pas le cas pour d’autres, qui sont encore sur les lieux. Certains d’entre-elles ont construit des tantes sur le site en ruine. D’autres ont trouvé refuge dans des bâtiments notamment au foyer des jeunes d’Attécoubé et à la base maritime, située en bordure de la lagune. Il y en a même parmis ces déguerpis qui dorment à la belle étoile
» Faute d’habitation, nous vivons pour l’instant sous ces tantes. C’est ici que nous passons également la nuit », nous dit Mohamed Dicko.
Assise dans la cour de la base maritime le regard pensif, Awa Sawadogo fait la cuisine pour ses enfants. » Nous sommes dans la détresse. La vie est devenu dur et voilà que nous n’avons plus de maison. Qu’Allah nous aide à sortir de cette situation », implore-t-elle de toutes ses forces.
Vieux Kabore, ses épouses et enfants font partis des nombreuses personnes qui ont élu domicile sous le 4e pont d’Abidjan qui passe sur le site démoli de Bromakote. Matelas, vêtements, fourneaux, ustensiles de cuisine.. traînent un peu partout. On se croirait dans un camp de réfugiés. » Nous sommes ici pour l’instant en attendant d’avoir un autre toit » dit-il désespérément.
Boubakar Barry