Le président Henri Konan Bédié, tête de file de l’opposition ivoirienne
A l’issue d’une réunion qui a enregistré la présence du Premier ministre Hamed Bakayoko et des partis politiques, à l’exception des leaders de la CDRP, Henri Konan Bédié, et l’AFD, Pascal Affi N’Guessan, le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Sidiki Diakité, a révélé que le président Alassane Ouattara serait disposé à faciliter entre autres, l’octroi d’un poste de vice-président au PDCI-RDA au sein de la Commission électorale indépendante (CEI), le rééquilibrage de ses représentations locales, etc. Mieux, il serait ouvert à une rencontre avec son ex-allié pour renouer le dialogue.
Ce démarche du président sortant de la République, à moins de dix jours de l’élection présidentielle, intervient longtemps après que plusieurs organisations internationales ont tiré la sonnette d’alarme après avoir constaté la dégradation de la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, marquée par de violents affrontements. Les Nations-Unies, l’UE, l’UA, la CEDEAO, International Crisis Group, etc., tous ont noté la nécessité d’aller au dialogue en vue d’une « élection présidentielle inclusive, crédible et transparente. »
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a, quant à elle, mis les pieds dans le plat en exigeant une reforme de la CEI, la réintroduction sur la liste électorale des noms du président Laurent Gbagbo et de l’ex-Premier ministre Guillaume Soro, ainsi que la possibilité pour eux d’être candidat. A ces différents points qui s’inscrivent dans les attentes de l’opposition qui a en son sein deux candidats retenus par le Conseil constitutionnel, il faut noter le retrait de la candidature d’Alassane Ouattara jugée inconstitutionnelle, l’audit de la liste électorale, la reforme du Conseil constitutionnel, la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés, etc.
De deux choses l’une, en cherchant à rencontrer la tête de file de l’opposition, soit le président Alassane Ouattara, face à l’atmosphère sociopolitique qui prévaut, cherche à gagner du temps en faisant baisser le mercure. Il faut rappeler que, s’exprimant devant ses militants et les chefs traditionnels, lors du lancement de sa campagne le 17 octobre dernier, il n’avait pas laissé de porte ouverte au dialogue. « (…) A quelques semaines des élections, j’entends des gens dire, il faut un dialogue. Un dialogue pour faire quoi ? Nous avons des Institutions, ces Institutions ont décidé que nous serons quatre candidats », avait-il déclaré. Soit il ouvre ainsi les chantiers du report de l’élection présidentielle.